APK: voici les raisons cachées du boycott de la plénière élective du bureau définitif par Amos Mbokoso

Une vive polémique secoue l’Assemblée provinciale de la ville province de Kinshasa, après l’organisation des élections des membres de son bureau définitif, le samedi , 19 avril dernier. Une polémique alimentée notamment par l’ancien président du bureau d’âge, Amos Mbokoso, qui relève un certain nombre de récriminations contre ceux qui ont organisé cette plénière élective, alors que, lui, l’avait reportée à une date ultérieure.

Pour éclairer l’opinion sur cette controverse, nous avons échangé avec un député provincial de la ville de Kinshasa, qui a apporté un éclairage sur cette plénière, qui a permis de mettre en place, à la date prévue dans le calendrier électoral publié par le bureau d’âge que dirigeait le doyen d’âge, Amos Mbokoso.

 

Primo, notre interlocuteur, qui a requis l’anonymat, explique d’abord la raison pour laquelle cette plénière pour l’élection des membres du bureau définitif avait été organisée, le samedi, 19 avril 2024, alors que le Président du bureau d’âge, Amos Mbokoso avait reportée ledit scrutin.

 

« Si nous nous étions réunis ce jour-là, c’est sur base du calendrier électoral que le bureau d’âge avait publié, par l’entremise du Président Amos Mbokoso. Ce calendrier prévoyait que le vendredi, 18 avril 2024, les députés candidats pour le bureau définitif devaient présenter leurs discours de candidature, et le jour suivant, le samedi, on procédera aux élections.

Voire même, le Président du bureau d’âge, candidat au poste de Président du bureau définitif, avait également présenté son message aux députés provinciaux, ce même vendredi. Et c’est à la fin de son allocution qu’il va annoncer de façon unilatérale le report des élections pour une date ultérieure, en invoquant des raisons d’ordre financier. C’est ce qui a provoqué la révolte des députés provinciaux qui ont même dit qu’ils étaient prêts à se cotiser pour la tenue de ce scrutin à la date fixée par le bureau. Et surtout que dans la caisse de l’APK, il y avait une somme de 15.000 dollars qui a amplement suffi pour organiser ces élections.

Donc, la raison de manque d’argent évoqué le président du bureau d’âge pour reporter ces élections étaient juste un prétexte pour gagner du temps et pour son positionnement personnel.

En plus, le Président du bureau provisoire ne peut pas, à titre personnel, décider du report sans que cette décision n’émane de l’ensemble du bureau, étant donné que le principe de collaboration veut que les autres membres siègent avec le président, ils délibèrent et le président prend la décision. Ce qui n’a pas été le cas. Là, le président avait péché en agissant de façon unilatérale.

Et le jour prévu pour le scrutin, le président s’est enfermé dans son bureau et a refusé de venir présider la plénière. Et en vertu des articles 10 et 45 de notre Règlement Intérieur, le premier Secrétaire Rapporteur, Daniel Iyeli, a valablement présidé la plénière au cours de laquelle les membres du bureau définitif de l’APK ont été élus », a-t-il expliqué.

 

Secundo, les détracteurs du nouveau bureau définitif de l’APK questionnent également l’élection de l’honorable Clauvis Samba, invalidé par le Conseil d’Etat, comme Rapporteur Adjoint de l’APK.

La réponse à cette récrimination est que, au moment où les élections des membres du bureau définitif de l’APK était organisée, l’organe délibérant de la capitale n’avait pas encore été notifiée de cette décision judiciaire, comme l’indique notre source.

 

« La première des choses qui fait partie de toutes ces faussetés est que l’Assemblée provinciale de Kinshasa n’avait pas encore été notifiée de la décision d’invalidation du député provincial Samba du MLC. Il n’y avait aucun document émanant de la justice ou de la CENI, l’invalidant, jusqu’au moment où se tenait la plénière pour la mise en place du bureau définitif de l’APK.

Certes, on a entendu parler de cette décision mais l’Assemblée marche selon la procédure.

Malheureusement, cette décision, qui n’a pas encore été notifiée à l’APK, nous a trouvé en pleins préparatifs des élections des membres du bureau pour lesquelles les différents candidats avaient déjà déposés leurs dossiers et le calendrier électoral était déjà publié. C’était donc normal qu’on aille jusqu’au bout, en attendant que l’Assemblée soit officiellement notifiée de cette décision judiciaire.

Et face à cette décision l’invalidant, l’honorable Samba, via ses avocats, a d’ores et déjà introduit un recours auprès de la juridiction compétente pour rectification d’erreurs matérielles. Toutes les parties (ACP, la CENI) ont été notifiées de ce recours et on attend que le procès pour que le sort définitif de l’honorable Clauvis Samba soit connu », a-t-il martelé.

 

Tertio, les mauvaises langues disent que le Président du bureau définitif de l’APK, Lévi Mbuta, a été élu sans qu’il ait obtenu la majorité absolue, face à son challenger, Jésus-Noël Tsheke. Faux, rétorque ce député provincial, qui explique que la majorité absolue se calcule sur base du suffrage valablement exprimé le jour du vote et non sur base du nombre total d’une Assemblée provinciale.

 

« Les élections s’organisent notamment sur base du Règlement Intérieur, qui est un document important qui règlemente la vie sociale et politique au sein d’une Assemblée provinciale.

L’APK est composée au total de 48 députés provinciaux. Si tous les députés étaient présents dans la salle, le jour du vote, la majorité absolue allait être de 24+1, donc 25. Or, ce jour-là, le samedi 19 avril 2024, ce sont 43 députés qui étaient présents et avaient participé au vote. La majorité absolue était donc de 23 députés. Sans aucun doute, le nouveau président de l’APK avait été élu par une majorité absolue, soit 23 voix contre 20 face Jésus Noël Sheke. Il n’y avait donc pas nécessité d’un second tour pour les départager », a expliqué cet élu de la capitale, qui a une parfaite maîtrise des us et coutumes parlementaires.

 

Enfin, quelles sont alors les vraies raisons ou les raisons cachées, qui ont motivé le président du bureau provisoire de l’APK, Amos Mbokoso, à ne pas convoquer la plénière pour l’élection des membres du bureau définitif ?Notre interlocuteur explique :

 

« Conscient du fait qu’il n’allait pas gagner les élections, en tant que candidat à la présidence du bureau définitif, faute d’avoir gagné la sympathie des élus provinciaux pendant son règne sans partage de 3 mois, Amos Mbokoso voulait gagner du temps, dans l’espoir d’acheter la conscience des députés provinciaux avec le coup de pouce financier et politique qu’allait lui apporter Déo Kasongo, candidat Gouverneur, et Gentiny Ngobila, chef de son parti.

Donc, Amos Mbokoso voulait retarder les choses pour ses intérêts de positionnement personnel et pour ceux de son parti, ACP, au sein du bureau définitif de l’APK », a-t-il martelé, tout en estimant que les élus de la capitale avaient pris leurs responsabilités en refusant de l’accompagner dans son schéma de pourrissement de la situation politique. Et surtout que l’organe délibérant de Kinshasa devait avoir un bureau définitif pour organiser l’élection des nouveaux gouverneurs et vice-gouverneurs, prévue le 29 avril 2024, selon le dernier calendrier de la CENI.

 

JRM