Contrat Sino-congolais : « Le contrat chinois aujourd’hui n’est pas à notre avantage », affirme Nicolas Kazadi

C’était lundi 20 février, lors du briefing de la presse co-animé avec le ministre de la communication, axé autour de l’état des finances publiques en 2022, Perspectives économiques 2023 et Comportement du Franc Congolais sur le marché de change.

 

Dans son mot introductif, le Ministre des Finances, Nicolas KAZADI KADIMA NZUJI, est aussi revenu sur la situation des finances publiques au mois de janvier 2023 et l’année précédente; la manière dont le gouvernement doit réajuster son action pour rester dans le respect du cadre budgétaire et les exigences du fond monétaire international.

Il a aussi évoqué d’autres sujets économiques d’actualité de l’heure. C’est le cas de contrat chinois, le taux de change et le paiement en mode d’urgence.

 

*Du contrat chinois et la réaction de l’ambassade de Chine en RDC*

 

 » La stratégie du gouvernement est de regarder partout où nous devons glaner de ressources pour faire face au problème de Congolais. Le contrat Chinois qui a été signé en 2006 et qui devait être revisité, c’est un travail qui a été commencé. Nous ne voulons pas réagir aux propos de l’ambassade de Chine mais nous voulons regarder aux intérêts de Congolais. Nous disons par rapport aux objectifs assignés à ce contrat où on devait troquer les mines contre les infrastructures. On n’a pas beaucoup bénéficié dans ce sens. C’est ainsi que l’IGF est allé creuser avec de chiffres qui étaient investis dans ce secteur. On ne peut pas nous empêcher de vouloir voir plus clair dans ce qui se faisait.  » a expliqué le Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement, Patrick MUYAYA KATEMBWE.

 

Et d’ajouter, « il ne faut pas considérer lorsque l’IGF qui est commise à cette tâche, fait des évaluations. Il ne faut pas considérer qu’on veut briner les chinois mais nous voulons tout simplement nous assurer que le contrat répond aux exigences Congolaises qui devait donner de routes, des infrastructures  » a-t-il insisté.

 

Pour sa part Nicolas Kazadi a précisé que ce n’e’st pas la première fois que l’on manifeste le souhait de regarder ce contrat chinois.

« Le conseil des ministres est plusieurs fois revenu là dessus, le rapport du ministre des infrastructures et celui de mines également en ont fait mention. Mais fondamentalement le travail de l’IGF permet d’aller en profondeur avec de chiffres. Nous avions déjà annoncé à nos partenaires Chinois qu’il y a de choses à revoir maintenant qu’il y a de chiffres détaillés sur la table, nous allons discuter avec eux. La Chine reste un partenaire important à la RDC. Nous n’avons pas envie de nous facher avec eux mais nous avons le droit de défendre nos intérêts, notre vision, notre stratégie.Nous devons le dire le contrat chinois aujourd’hui n’est pas à notre avantage. Nous n’avons reçu qu’un peu moins de 1 milliard USD d’investissement ; nous avons exonéré dans beaucoup de charges et taxes mais ils ont généré beaucoup de recettes qui dépassent 10 milliards USD. Mais au-delà de ce contrat chinois investissement contre mines, il y a aujourd’hui une litige avec la Sicomines pour le super profit qui n’est pas concerné par les exonérations malheureusement Sicomines ne veut pas payer les 200 millions USD qu’on lui réclame au titre de super profit. Elle doit le payer parceque cette taxe, cet impôt ne fait pas partie des impôts exonérés au titre de la convention » a souligné l’argentier Congolais.

 

*De la question de l’endettement intérieur* *ou dette publique*

 

Une certaine opinion estime qu’il y a explosion de l’endettement public.

Pour cause, en l’espace de 4 ans, l’encours de la dette publique a presque doublé passant de 5.6 milliards USD en 2019 à près de 10 milliards en 2022.

A ce sujet, Nicolas Kazadi explique qu’il n’y a pas explosion de la dette publique.

 » Je dirais que nous sommes désespérément sous endettés. 10 milliards USD c’est la même dette que nous avions à l’initiative PPTE où notre budget était de 500 millions même pas un milliard. Aujourd’hui nous avons un budget de l’ordre de 16 milliards USD et un PIB autour de 60 milliards donc on a le droit de s’endetter. Ce qu’il faut regarder au final, c’est le ratio d’endettement cad le rapport entre le stock de la dette et le PIB. D’après la DGPE, la dette est de l’ordre de 17% , il n’y a pas un pays africain si peu endetté que nous. Donc nous avons de marges de manœuvres pour financer notre économie et notre croissance est très bonne » a-t-il expliqué

Cependant , il appelle à une certaine prudence

 » Nous devons nous assurer que cet endettement sert le bien du pays ».

 

*Du paiement en mode d’urgence*

 

A ce sujet, en 2021 nous avons payé pour environ 7% en mode d’urgence ; en 2022 nous avons dépassé 11% et la norme exige de ne pas dépasser 6%. Il y a une explication, nous étions en situation de conflit, dès que les demandes arrivent nous les traitons directement. Nous avons le devoir de rappeler sur le respect de la chaîne de dépense pour que les membres du gouvernement fassent plus attention et se conforment à la procédure budgétaire.

 

*Le cas de Martin Bokole*

 

« Ce cas a défrayé la chronique. Il y a eu de pression médiatique dans les réseaux sociaux alors que nous avions déjà pris la décision de ne plus payer nos athlètes en cash.

J’en profite pour demander à tous les sportifs de mettre à jour la liste de sportifs de manière qu’à chaque fois que de paiement viendront, qu’ils puissent les recevoir par voie bancaire » a suggéré Nicolas Kazadi.

 

*Le taux de change avec dépréciation du Franc Congolais*

 

Le ministre des finances est revenu sur la pression subie au mois de janvier sur les Franc Congolais.

 

 » En 2022, le taux de change a été très bon. La dépréciation n’a même pas atteint 1% en moyenne sur toute l’année. En 2023, en janvier il y a eu dépréciation du taux de change que nous cherchons à juguler, contrôler, expliquer.

 

D’après lui, l’un des éléments est que nous avons l’habitude de payer un peu en Franc congolais et une autre partie en devises pour les dépenses parceque nous voulions dedolariser. Malheureusement ça n’a pas été suffisant tous les Francs congolais qu’on a payé dans le cadre des équilibres macroéconomique, beaucoup se sont reportés dans le cadre de marché de change et c’est comme ça qu’on a senti cette pression.

Automatiquement nous avons changé de politique au niveau du trésor et de la banque centrale. Ce qui explique actuellement une accalmie sur le marché.

D’une manière générale nous sommes dans un régime flottant donc qu’il est normal que le taux monte ou baisse. Il faut juste éviter que les variations soient trop importantes et ne dépassant pas 5%. Pour rendre l’économie moins vulnérable à la variation du taux de change, il faut se dedolariser, produire et consommer Congolais..

 

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