Affaire Film Thierry Michel : surpris par sa présence dans la salle, Gilbert Balufu recadre les acteurs de la société civile soutenant l’auteur du plagiat tant décrié
La Dynamique Communautaire pour la Cohésion Sociale et le Développement (DYCO-RDC), qui se présente comme une plateforme de la société civile congolaise, a organisé sa 2ème Quinzaine Citoyenne ce mardi 25 mai 2022, dans la salle de spectacles du Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa. Sous prétexte d’analyser plusieurs sujets d’actualité, mais dont le but principal était en fait de mobiliser certains Congolais, embarqués dans cette affaire, par ignorance contre l’un de leurs compatriotes, pour soutenir le cinéaste Belge Thierry Michel, dans la plainte initiée contre lui pour plagiat et contrefaçon du film « Congo ! Le Silence des Crimes Oubliés » du réalisateur Congolais Gilbert Balufu Mbaye. Dans la salle, les animateurs de la DYCO-RDC, après avoir affirmé haut et fort leur soutien unilatéral à Thierry Michel, sans par ailleurs avoir vu les deux films pour une comparaison, en vue d’étayer leurs allégations, en invitant leurs membres à aller faire pression sur le Tribunal de Paix de Kinshasa Gombe qui siègera dans cette affaire le 30 août prochain, ont été surpris de la présence dans la salle du cinéaste congolais Gilbert Balufu qui est l’auteur de ladite plainte.
Bien avant que la parole lui soit accordée. Les dirigeants de la DYCO-RDC ont avancé des contrevérités et allégations portées à l’encontre de Gilbert Balufu. Ils ont galvaudé et désacralisé les motivations légitimes de son action en justice, en la qualifiant de téméraires et vexatoires, comme s’il avait commis un crime de lèse-majesté, par le fait d’avoir saisi la justice. Ils ont également évoqué une main noire derrière cette plainte !!!
Quand à la remise et le renvoi du procès au 30 août prochain, ces acteurs de la société civile ont « aveuglément » salué la bravoure des avocats de Thierry Michel lors du procès introductif, tenu le 10 mai dernier au Tribunal de Paix de Kinshasa Gombe. Au motif que les avocats de Thierry Michel auraient soulevé des exceptions de procédure, notamment l’absence de l’enquête préalable qui in fine, Madame la juge président a renvoyé l’affaire au 30 août. Une ineptie et un mensonge monumental, car la réelle et vraie raison du report du procès est le fait que les avocats de Thierry Michel s’étaient présentés au tribunal sans aucune procuration de leur client. Ainsi, Madame la Juge président leur a accordés un délai de 3 mois pour lui présenter une procuration en bonne et due forme, donc, originale et légalisée.
Prenant la parole en dernier, le cinéaste Gilbert Balufu a demandé l’indulgence pour réagir aux allégations de ces membres de la société civile.
D’entrée de jeu, Gilbert Balufu a fait savoir que ledit procès n’est pas une affaire politique entre deux états, la Belgique et la RDC, comme Thierry Michel et certains de ses fanatiques sont en train de tenter de le faire croire pour s’acheter une bonne conscience ! Mais plutôt une affaire entre deux auteurs, deux cinéastes.
Ainsi, Gilbert Balufu a mis à leur disposition les documents de la SCAM et la SACD dans lesquelles ces deux grandes organisations internationales de droits d’auteur que Monsieur Thierry Michel cite d’avoir organisé une analyse de comparaison de ces deux films, se sont inscrit en faux contre ces manœuvres et allégations portées contre elles par le cinéaste Belge , pour échapper à la justice et éviter la comparaison. Par conséquent, elles se remettent à la justice de dire le bon droit. Gilbert Balufu a également insisté que son film a été plagié par son collègue Belge, le cinéaste Thierry Michel. » Entre collègues, on échange des supports. Il avait déjà aimé mon film en 2017 parce qu’il était au Fespaco quand j’ai remporté le trophée de second meilleur film dans la catégorie « Documentaires ». En 2019, nous nous sommes revus lors du cinquantenaire du Fespaco. Il m’a dit qu’il a beaucoup aimé le film et que si je pouvais lui envoyer le lien. En 2020, il est revenu en RDC pour présenter son film sur le Docteur Mukwege. La France qui subventionne plusieurs festivals, avait censuré le film et influencé plusieurs festivals dans le monde, pour que le film ne soit pas projeté. », parce que la France soutient le Rwanda, qui est mis en cause dans le film, a révélé Gilbert Balufu Mbaye.
« Mais il a tout calqué sur mon film pour réaliser son «Empire du silence ». D’ailleurs, quand vous voyez le titre de son film et le mien, « Congo ! Les crimes oubliés », les deux titres sont même presque identiques. Même son synopsis est copié sur le mien « , note-t-il.
Sans avoir vu le film de Gilbert Balufu Mbaye, qui l’a pourtant mis en diffusion libre sur YouTube, sans avoir regardé les deux films pour comparaison, comment des Congolais, apparemment instruits ou juristes, se prétendant membres de la société civile congolaise engagés dans la « construction de la démocratie du développement, pouvaient-ils se permettre de prendre partie pour un film accusé de plagiat, en ignorant les tenants et les aboutissants ? Sont-ils en « mission commandée » pour sauver celui qui est accusé d’être un faussaire?
Gilbert Balufu Mbaye a saisi la justice uniquement dans le but d’obtenir la copie du film incriminé pour permettre les séances publiques de comparaison. Pourquoi Thierry Michel alors, malgré plusieurs sollicitations, refuse de mettre la copie de son film, celui qui a été présenté à Kinshasa le 26 novembre 2021 dans la salle de spectacles du Palais du Peuple ? Ce refus cacherait-il l’aveu de sa culpabilité ?
Confus par le son de cloche de Gilbert Balufu Mbaye, les gens de la DYCO-RDC sont revenus à la raison. Ils ont demandé à ce que la justice départage les parties.
Dossier à suivre.
B.K
Thierry Kasongo Muyumba