Réforme de la loi électorale : Ngoy Kasanji conteste certaines innovations apportées par le G-13

En marge de la plénière de l’Assemblée nationale consacrée ce vendredi, 22 avril 2022 à la proposition de loi portant réforme de la loi électorale, le député national Ngoy Kasanji dit n’être pas d’accord sur certaines innovations apportées par le G-13.

 

« Il y a certaines innovations à saluer mais d’autres qui portent atteinte aux droits et libertés des électeurs, notamment les députés provinciaux dont par exemple la question du parrainage du candidat Gouverneur par les députés provinciaux, qui doivent indiquer clairement le candidat pour lequel chacun va voter. Et ce choix doit se vérifier au moment du vote. Là, il n’y aura plus de secret de vote. Et on ne peut pas aussi exiger ce parrainage parce qu’il peut y avoir de candidats indépendants. Mais aussi certains partis politiques désignent des candidats qui n’ont pas l’assentiment des députés provinciaux. Donnc il faut un travail en amont pour leur respecter la liberté de choix », a-t-il dit.

 

L’élu de Mbuji-mayi, dans le Kasaï Oriental est également vent debout contre l’interdiction faite au candidat députés d’avoir les membrescde sa famille comme suppléants.

 » Dans cette loi, on propose que le suppléant ne doit pas être membre de famille jusqu’à la deuxième génération, alors qu’on permet à un membre de famille d’être candidat

Pourquoi vous lui permettez d’être candidat et non pas suppléant. La constitution dit qu’on ne peut pas discriminer quelqu’un pour accéder à une fonction publique, sur base de son appartenance familiale, ethnique, tribale, religieuse, etc. C’est l’article 13 de la constitution. Même une loi ne peut faire ce genre de discrimination », a fustigé Ngoy Kasanji, qui n’est pas non plus favorable au scrutin majoritaire suggéré par le G-13.

 

« Les collègues proposent le scrutin majoritaire simple. Cela voudrait dire qu’il n’y aura que des grands partis qui vont raffler tous les sièges et qui seront présents à l’assemblée nationale, alors que le scrutin proportionnel permet à ce qu’il y ait cohésion nationale. Dans la mesure où il existe dans chaque coin un leader social, religieux, etc, qui encadre la population et qui permet qu’il n’y ait pas de tension. Cette proposition scrutin majoritaire simple va à l’encontre de la cohésion nationale », a-t-il alerté.

 

Et le G-13 propose également qu’un candidat ne peut plus se présenter à tous les niveaux, soit national et provincial.

A ce sujet, tout en étant d’accord qu’on interdise à un candidat d’être en même temps candidat dans plusieurs circonscriptions électorales (par exemple candidat député national a Kinshasa, à Mbuji-maji), Ngoy Kasanji pense qu’empêcher quelqu’un d’être en même temps candidat député national, député provincial ou Sénateur, c’est enfreindre à la liberté de chaque congolais.

« Je suis libre de me présenter , pourvu que ça ne soit pas incompatible. Ils sont allés loin dans leur proposition, en voulant créer un monde nouveau », a-t-il déploré.

 

L’ancien gouverneur du Kasaï Oriental n’est pas non plus d’accord avec la proposition du G-13 interdisant au candidat de faire de faire de dons aux électeurs, pendant la campagne électorale.

 

« Au sujet de la corruption, ils disent que, pendant la campagne électorale, le candidat ne peut faire un don ou même offrir du vin aux électeurs. Ça c’est très grave, alors que nous voyons dans le monde occidental, des grosses sommes sont dépensées par les candidat pendant la campagne électorale. Et ces sommes sont remboursées, comme en France, si vous atteignez un seuil de 5% au niveau national. Et toutes ces sommes ( des millions de dollars) sont dépensées en quoi ?

Ce n’est pas de la corruption. On peut appeler ça donation. Il faut relativiser les choses », a conclu Alphonse Ngoy Kasanji.

 

JR MOKOLO