RDC : La presse congolaise soutient l’I G F dans son combat contre les ministres et mandataires détourneurs

Mardi, 12 Avril dernier, l’occasion était fort belle pour les professionnels du micro , de la plume et de l’image, entendez par là , des journalistes de s’imprégner du mécanisme de fonctionnement de l’Inspection générale des finances que de son mode opératoire.

 

Cet échange citoyen entre l’IGF et la presse s’était choisi pour cadre , l’Amphithéâtre Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo de l’Inspection générale des finances.Et donc , la cinquième journée d’échange citoyen a porté sur la lutte contre la prédation financière enclenchée par le Chef de l’État, à travers l’IGF: *Quel rôle pour les femmes et les hommes des médias ? »

 

Dans un exposé épicé, le coordonnateur Herman Iyeleza Kebe Kenza a déballé l’organisation et le fonctionnement de l’Inspection générale des finances. A l’en croire, l’IGF doit son existence à l’ordonnance présidentielle numéro 87/323du 15 septembre 1987 et ce dernier est un service d’audit de contrôle supérieur. Pris au mot, il ya d’autres services de contrôle dont la direction du trésor public, le comptable public…_En matière des dépenses : la direction de la reddition des comptes au pays comme à l’étranger. Bref, le contrôle de l’IGF porte toujours sur les finances publiques. Puis, l’Inspecteur chef des services adjoint, monsieur Victor Batubenga Pandamadi est passé à la charge pour faire l’état des lieux des finances publiques en RDC et enfin, le point d’orgue de la journée d’échanges citoyens a porté sur les méfaits de la prédation financière dans la société, les mesures mises en place par l’IGF pour lutter contre le détournement et le rôle des femmes et des hommes des médias dans cette lutte par l’Inspecteur chef de service, Jules Alingete Key. Confortablement drapé dans sa traditionnelle tenue saharienne (safari ) grise aux boutons légèrement remontés vers le menton, l’homme des plus craints et respectés de la république a tenu à expliquer à son auditoire que son service dépend directement de son chef hiérarchique qu’est la Présidence de la république. Son service jouit d’une autonomie financière de manière à ne pas permettre que les inspecteurs ne soient pas à la merci des ministres ou mandataires des entreprises publiques de l’État congolais. Son corps dispose de neuf brigades opérationnelles qui organisent des missions de contrôle. Il y a entre autres, des brigades spécialisées dans les marchés publics, des brigades d’audit,etc. En effet, l’ opinion se doit de connaître que l’inspecteur Chef de service a rang de Ministre tandis que son adjoint a rang de vice-ministre. Ils disposent d’une autonomie administrative et financière.Ils ont droit d’avoir un cabinet en propre et jouissent des ressources propres qui les permettent de s’auto-gérer. En clair,l’IGF agit d’après les directives et recommandations du Chef de l’État, Président de la république. Parlant des domaines d’intervention de son institution a un droit de regard du Compte général au Trésor Public, au Contrôle de régularité des opérations dans les entreprises publiques , dans les provinces et les ETD.

 

IGF a désormais une équipe d’experts des marchés publics, une équipe permanente veille au fonctionnement de la Banque Centrale du Congo ,l’IGF a également un droit de regard sur les soins à porter aux biens publics ( véhicules de l’État , acquisition et utilisation ) de ces derniers. Abordant le volet de contrôle des finances publiques, Jules Alingete Key a parlé du contrôle à »posteriori qui est un contrôle des finances effectué en fin d’exercice comptable. -Le contrôle concommittent lorsque ce dernier est exécuté au même moment que l’activité se déroule tandis que le contrôle à priori se constate avant que le gestionnaire ne soit encore installé , on pose déjà les verrous. Fier de maîtriser sa matière, l’inspecteur Jules Alingete a souhaité voir une justice forte , capable de dénicher des infractions et de mettre hors d’état de nuire tout criminel économique passé maître dans les détournements des deniers publics. Prenant en exemple la Belgique sur le contrôle concommittent,il a dit que les inspecteurs des finances sont présents dans tous les services.Et ce modèle de contrôle est d’actualité dans notre pays où les gestionnaires sont surveillés au doigt et à l’oeil sur une période d’au moins deux ans jusqu’à ce qu’ils s’imprègnent du système. Sur ce , des résultats probants ont été enregistrés. Pour la première fois en RDC, trente mandataires ont été mis hors circuit dont certains mis en prison. Grâce au contrôle de l’IGF, il a été mis fin aux paiements en mode d’urgence .Auprès de la B.C.C ,l’IGF a réussi à désactiver les cartes visas qui avaient servi à nourrir certains dignitaires du régime KABILA depuis le mois d’avril 2020 et les finances congolaises avaient pris de l’ascenseur.

 

Parlant des conséquences des détournements des deniers publics, Alingete Key a démontré que ces derniers entament la vie de la population et facilitent l’enrichissement d’une minorité des gens. Les détournements des deniers publics sont pour beaucoup dans la perte de crédibilité du pays à l’extérieur, ils agravent le sous-développement, etc.

 

Et de poursuivre que les détournements des deniers publics sont des crimes économiques passibles de la peine de mort en Chine et en Corée.Ceci expliquant cela, il a invité l’ensemble de la presse congolaise à faire sien le combat contre la prédation financière par la dénonciation dans les médias tout en préservant la présomption d’innocence, a-t-il souhaité.

Michael Bakemba