OGEFREM: Les syndicalistes accusent Chérubin OKENDE de compromettre la paix sociale et la survie de l’entreprise, à travers des décisions irrégulières

Depuis la mise à l’écart de Patient Sayiba, l’ensemble du personnel de l’Office de Gestion du Frêt Multimodal (OGEFREM) est en train de se féliciter du nouveau leadership de l’entreprise, incarné par le Directeur Général ai, Olivier Manzila Mutala, et répondant fidèlement à la vision du Chef de l’État à travers le peuple d’abord et l’État de droit, par une gestion managériale basée sur la discipline du travail, l’amour du prochain et le respect des textes légaux, réglementaires et consensuels. Et sans oublier, l’amélioration des conditions sociales et salariales des travailleurs. Une embellie qui risque malheureusement d’appartenir au passé avec l’ingérence du ministre de tutelle, Chérubin Okende, qui a pris un certain nombre d’initiatives et décisions qui vont à l’encontre du bon fonctionnement de l’entreprise et des intérêts vitaux de l’OGEFREM. Et les syndicalistes sont vent debout contre le ministre des Transports, Voies de Communication et Désenclavement, accusé de compromettre la paix sociale et la survie même de l’entreprise, à travers des mesures cavalières et irrégulières.

Primo, sur le plan administratif, la Délégation syndicale locale de l’OGEFREM Boma et Muanda, via sa correspondance du 22 février 2022, et signée par son Président, Jean-Claude Bikuama Boy, a exprimé son indignation au ministre Chérubin Okende Senga suite à l’injonction qu’il a faite, hors délai règlementaire, au Conseil d’Administration de l’Office concernant les sanctions disciplinaires contre des agents fautifs. Cette délégation syndicale pointe notamment le non-respect par le ministre de tutelle des textes légaux et conventionnels, particulier l’article 32 des Statuts de l’OGEFREM en rapport avec les réunions du Conseil d’Administration.

 

« Concernant la mise en place sollicitée par le Conseil d’Administration, la Délégation syndicale locale Boma et Muanda se dit très inquiète par la manière de faire de votre Excellence.

(…) Est-il concevable et logique d’attribuer la gestion d’une quelconque structure à un manager, tout en lui refusant la possibilité de traduire sa vision en action sur terrain ? », s’interroge le Syndicaliste Jean-Claude Bikuama, qui renchérit :

« Lorsque votre Excellence estime qu’un aménagement ne soit possible qu’aux Bureaux du Président du Conseil d’Administration et du Directeur Général, c’est comme si les compétences ne peuvent pas provenir des entités ou vice-versa. Il va sans dire que les décisions de votre Excellence, Monsieur le ministre des Transports, paralysent et menacent la survie de l’OGEFREM pour des intérêts que nous ignorons », a-t-il martelé.

En outre, la Délégation syndicale locale Boma et Muanda ne s’explique pas que le ministre de tutelle puisse faire opposition à des mesures disciplinaires prises par le Conseil d’Administration à l’issue d’une réunion à laquelle son propre délégué a participé et que cette opposition se fasse hors délai statutaire.

« La Délégation syndicale locale Boma et Muanda estime que pareille décision peut être attaquée devant le Conseil d’État pour illégalité, au risque de devenir une jurisprudence malheureuse consacrant l’inauguration de l’impunité pour tous les cadres de commandement de l’OGEFREM qui, désormais , ne seront plus inquiétés par n’importe quelle convocation d’une Commission de discipline de quelque nature que ce soit instituée par le Conseil d’administration. Aucun ministre des Transports avant vous, Votre Excellence, n’avait mis en place pareille initiative, parce qu’ils étaient tous des patriotes et républicains », fait-elle remarquer à Chérubin Okende Senga.

 

Et ces syndicalistes locaux de l’OGEFREM évoque également le cas de l’ancien cadre de l’entreprise, Jean-Cyrus Mirindi Batumike, licencié récemment sur décision du Conseil d’Administration, et qui continue de passer devant certains médias sous le label de « Directeur à l’OGEFREM ». En effet, après avoir bénéficié de deux grades, passant de Chef de Service à Sous-Directeur, et perçu plus de 11.000$ de frais de mutation, ce dernier a refusé de se rendre dans la ville de Kindu, son lieu d’affectation, prétextant respecter les instructions d’un Conseil des ministres de qui il ne dépend nullement. Tous les agents et cadres concernés par les mises en place dont question ont obtempéré aux décisions du Conseil d’Administration, à l’exception de Mirindi et un autre agent qui lui, a déjà été licencié pour refus d’obtempérer depuis très longtemps. Jean-Cyrus Mirindi a donc selon des sources fiables, bénéficié de 17 mois des salaires après sa mutation et promotion, sans prester ! A se demander les raisons du laxisme du Conseil d’Administration face à pareil cas.

On apprend même que Monsieur Mirindi est en train de remuer ciel et terre pour faire changer la décision du Conseil d’Administration auprès du Ministre Cherubin Okende. La question de savoir à quel prix ce dernier arrive-t-il à acheter les autorités du pays ?

 

Aussi, la Délégation syndicale locale Boma et Muanda enfonce le clou:

« Pendant que Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, lutte pour la restauration d’une justice équitable, à travers la mise sur pied d’un État de droit, qui veut simplement dire le respect des règles établies, l’attitude de votre Excellence, Monsieur le ministre des Transports, Ministre de tutelle, va à l’encontre de la vision managériale et patriotique du Premier citoyen de la République, et vient d’inaugurer l’impunité au sein de l’OGEFREM », a-t-elle déploré.

 

Et enfin, la Délégation syndicale locale Boma et exhorte au ministre de tutelle Chérubin Okende Senga de rapporter ses correspondances qui, selon elle, « violent les Statuts de l’OGEFREM par des décisions illégales et arbitraires, et qui n’ont aucune base juridique, afin de maintenir la paix sociale à l’OGEFREM et aussi préserver votre image personnelle d’homme d’État ».

 

*L’OGEFREM en voie de perdre 60% de ses recettes !*

 

Face à cette dérive autoritaire du ministre de tutelle, l’intersyndicale Nationale de l’OGEFREM n’est pas quant à elle restée indifférente. A travers sa lettre adressée au ministre des transports le 22 février 2022, elle fustige les décisions prises par Chérubin Okende Senga, via ses différentes correspondances adressées aux gestionnaires de l’entreprise. L’intersyndicale Nationale de l’OGEFREM relève d’abord que toutes ces correspondances violent l’esprit et la lettre du Décret 09/63 du 03/12/2009 fixant les statuts de l’OGEFREM, comme Établissement public, notamment en ses articles 4, 5 et 32.

 

Au sujet des correspondances relatives à la suspension de contrat particulier entre l’OGEFREM et ses mandataires, l’intersyndicale Nationale fait remarquer au ministre des Transports que « les négociations et les conclusions de mandat spécial relèvent de la mission dévolue à l’OGEFREM (article 4 et 5 des statuts). Et toute rupture du contrat est suspendue à l’accord entre les deux parties, après évaluation dûment faite. Tél fut le cas du contrat entre OGEFREM et African Union Cargo Namibia, conclu en date du 27 juillet 2018 et rompu en fin février 2021 »

 

Et l’Intersyndicale Nationale de l’OGEFREM alerte déjà sur les conséquences des décisions du ministre de tutelle sur la survie même de l’entreprise. A titre illustratif, la société de droit chinois Golden Jiangu Coast a d’ores-et-déjà traduit l’OGEFREM en justice et lui réclame 300 millions de dommages et intérêts, menace même de faire confisquer ses comptes bancaires à l’étranger, comme l’indique l’intersyndicale Nationale.

« Vos correspondances ci-haut évoquées n’ont pas suivi cette procédure réglementaire et ont comme conséquences les poursuites judiciaires à l’encontre de l’OGEFREM, qui vont certes se solde par des amendes importantes à titre des dommages et intérêts.

Permettez-nous de porter à votre connaissance qu’en ce jour, l’OGEFREM est traduit en justice par la société Golden Jiangu Coast.

Excellence, Monsieur le ministre, permettez à l’intersyndicale Nationale de s’intérroger sur les motivations qui sous-tendent votre décision de suspension, de déconnexion et de la résiliation des contrats spéciaux qui rapportent à l’Office plus de 60% de ses recettes en cette période où l’OGEFREM s’est lancé dans la maximisation des recettes », a-t-elle déploré.

Pour l’intersyndicale Nationale de l’OGEFREM, « la suspension, la déconnexion préalable à la résiliation desdits contrats telle que décidée par votre autorité entreneraient des conséquences ci-après :

1. La non-atteinte des assignations contenues dans le programme annuel de l’OGEFREM, car ces deux mandataires participent à concurrence de plus de 60% dans la réalisation des recettes de l’Office ;

2. La modicité des moyens de fonctionnement normal de l’Office, avec comme corollaire la réduction des frais de fonctionnement et le rebondissements des non-paiements et arriérés des salaires et autres avantages dus au personnel et le non-paiement des droits dus à l’État, à travers les impôts et taxes ;

3. Les risques des poursuites judiciaires assorties de dommages et intérêts importants susceptibles d’asphyxier l’Office », a prévenu l’intersyndicale Nationale de l’OGEFREM.

 

De ce qui précède et dans le but de préserver la paix sociale chèrement acquise qui se traduit par la protection de l’outil de production et la sécurisation de la carrière des travailleurs, l’intersyndicale Nationale de l’OGEFREM demande au ministre de tutelle de « rapporter les décisions relatives à la suspension, à la déconnexion et à la résiliation des contrats de mandat spécial », a plaidé l’intersyndicale qui recommande par ailleurs au Ministre Chérubins Okende, dans son rôle d’accompagnateur, « d’éviter la prise des décisions d’ingérence dans la gestion quotidienne de l’Office (Art.29 des Statuts), jusqu’à présider, à titre illustratif, une réunion du Comité des directions, Organe technique de gestion quotidienne de l’Office de Gestion du Frêt Multimodal », a conclu l’intersyndicale Nationale de l’OGEFREM qui dit restée

ouverte au dialogue social et dévouée à la cause sociale des agents et cadres de cette entreprise publique.

 

*Conclusion*

 

Grosso modo, les syndicalistes de l’OGEFREM dénoncent en fait les abus de pouvoir du Ministre des Transports sur les entreprises sous sa tutelle, mais également l’usurpation des attributions du Premier Ministre dans la gestion des dossiers disciplinaires dans cette entreprise publique. Le rôle de la Tutelle n’est pas celui de chercher à paralyser le fonctionnement des entreprises de son secteur mais de les accompagner dans la bonne gouvernance et le respect des textes.

Par conséquent, les décisions du Conseil d’Administration de l’OGEFREM sur les cas d’indiscipline sont exécutoires, et que la correspondance du Ministre Okende est de nul effet parce que hors la loi. Sans respect des textes, la société signe donc sa déchéance.

Le ministre des Transports, qui assure la tutelle, n’a pas la compétence d’ordonner la suspension ou la résiliation d’un contrat entre l’OGEFREM et ses partenaires,. C’est le rôle du Directeur Général, d’autant plus que le ministre n’etait même pas impliqué, ni loin de loin ni de près, dans la conclusion desdits contrats. Toutefois, il sied de préciser que tous ces contrats de mandat spécial qui font polémique aujourd’hui, par le fait du ministre de tutelle, n’ont pas été conclu par l’actuel Directeur Général ai, Olivier Manzila Mutala. Ils ont été signés et conclu par le DG suspendu, Patient Sayiba Tambwe.

 

Et concernant la mise au point faite le weekend dernier, à propos desdits contrats, par la société African Union Cargo Namibia, reprochant notamment à sa concurrente, Golden Jiangu Coast de défendre les intérêts de l’OGEFREM, les analystes notent que, cette dernière, dans sa communication, n’a fait que défendre le ministre des Transports Chérubin Okende Senga N’est-ce pas là prêcher une chose et son contraire ?

 

Rédaction