Albert MOLEKA : « Que Jean-Marc KABUND revienne sur sa décision et que l’UDPS lave les linges sales en famille »

Invité de l’émission « Asololi » présentée par notre consœur Paulette Kimuntu Kimpiob, l’acteur politique Albert Moleka s’est longuement exprimé en début de semaine sur l’affaire Jean-Marc Kabund qui défraie actuellement la chronique en République Démocratique du Congo. De prime abord, l’ancien Directeur de Cabinet de Feu Étienne Tshisekedi s’est dit attristé par la situation qui prévaut au sein de sa famille politique.

 

« J’ai mal au cœur au sujet de cette crise qui secoue ma famille politique, l’UDPS, et j’exhorte mes frères et sœurs qui gèrent actuellement ce parti de faire preuve de sagesse pour préserver cette formation politique, qui n’est pas la propriété privée d’une personne mais un patrimoine commun créé par 54 fondateurs.

J’invite les protagonistes à se souvenir même des sacrifices consentis par feu Étienne Tshisekedi Wa Mulumba pour asseoir ce parti politique », a-t-il plaidé.

 

Tout étant prêt à offrir ses bons offices pour conjurer les démons de la division au sein de l’UDPS, Albert Moleka a déploré la campagne de diabolisation que certains sociétaires du parti présidentiel mènent contre Jean-Marc Kabund, en le présentant sur une banderole comme le chef nazi Adolphe Hitler, avec une croix gammée.

 

« J’étais très choqué en voyant cette image de la croix gammée et du nom de Adolphe Hitler associés au Président ai de l’UDPS. Ça c’est l’œuvre des ignorants qui ne connaissent pas l’histoire du pays et du monde et qui ne connaissent même pas l’histoire du parti, celle de la croix gammée ou de Adolphe Hitler.

En croyant salir Kabund, à travers l’image de la croix gammée et le nom de Hitler, l’on jette de l’opprobre sur l’UDPS.

Qu’on aime ou pas Jean-Marc Kabund, il faut reconnaître qu’il est actuellement l’un des personnages ayant marqué l’histoire de l’UDPS », a-t-il indiqué.

 

Revenant sur l’expédition punitive menée par un commando de la Garde Républicaine sur la résidence du Premier Vice-Président de l’Assemblée nationale, l’ancien DIRCAB du Lider Maximo pensent qu’une telle opération ne pouvait pas être menée sans que le Chef de l’État ne soit préalablement informé.

 

Concernant la démission via son compte Twitter de Jean-Marc Kabund, Albert Moleka plaide pour que ce dernier revienne sur sa décision afin que les linges sales se lavent au sein de la famille politique présidentielle. Pour lui, le départ de Jean-Marc Kabund peut déstabiliser l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social.

 

« Nous sommes en politique et chacun d’entre-nous doit voir ses intérêts individuels, les intérêts du parti et ceux de la République. Bien sûr que Jean-Marc Kabund a publiquement annoncé sa démission, mais certains combattants de l’UDPS lui font pression pour qu’il revienne sur sa décision.

Il faut noter que Jean-Marc Kabund a acquis une expérience dans le combat politique et a même fait preuve de ses capacités comme stratège en amenant le Président Félix-Antoine Tshisekedi à retirer sa signature de l’ Accord de Genève. Et on connaît la suite.

Il faut également indiqué que Jean-Marc Kabund est un homme très courageux, qui est habitué à fait face aux Forces de sécurité et qui a acquis une dimension nationale et même internationale, pour avoir été désigné Secrétaire Général de l’UDPS du vivant de Étienne Tshisekedi Wa Mulumba.

Contrairement à ses détracteurs, moi, je pense que le départ de Jean-Marc Kabund va secouer le parti, car, à force de perdre ses hauts cadres, l’UDPS est en train de perdre son aura et risque même de devenir, si l’on y prend garde, une coquille vide comme le MNC-Lumumba ou le MPR », a-t-il averti.

 

Sur un autre registre, l’ancien sociétaire de l’UDPS a également donné de la voix au sujet du processus électoral.

« L’histoire est en train de se répéter en RDC. Aujourd’hui, je ne vois pas comment techniquement va-t-on organiser les élections en 2023, en dépit des assurances données par le Chef de l’État. D’ailleurs, le Bureau de la CENI se plaint déjà du manque des moyens.

Il faut donc s’attendre à une période de transition, comme sous Kabila entre 2016 et 2018, avant la tenue des prochaines élections. Un processus électoral non-fiable et non-crédible constitue un danger pour la marche du pays », a-t-il martelé.

 

Enfin, en tant que notable du Grand Equateur, Albert Moleka a regretté que « les régimes passés et actuel n’ont rien fait pour le développement de l’Equateur. J’ai personnellement, initié des projets de développementpour ma province d’origine, le Sud-Ubangi, mais sans aucun accompagnement ou encouragement des instances gouvernementales.

Mais j’espère que cette situation va changer après la prochaine tournée du Chef de l’État dans le Grand Equateur », a-t-il conclu.

 

JR.MOKOLO